vendredi 1 juillet 2016

Le Brexit, OK... mais après ?


Le Brexit, une victoire en danger ?

Après le coup de tonnerre provoqué par le Brexit, nous voyons une Union Européenne paniquée qui démène pour saboter par tous les moyens l'expression du peuple britannique jusqu'à se ridiculiser par un déni flagrant de démocratie et des insultes ouvertes à l'encontre des peuples européens jugés immatures dans leurs volontés de ne pas se soumettre aux règles liberticides d'une technocratie supra nationale et non élue par eux.

Ces "terroristes intellectuels" qui ont pris en otage le rêve européens ont monté une cabale médiatique hallucinante de mauvaise foi et tricherie, à l'image de cette pétition anti-brexit recueillant en quelques jours des millions de signatures et qui s'est avérée une immense supercherie où n'importe qui pouvait déclarer des signataires imaginaires comme les 23.778 coréens du Nord (!) ou encore les 39.411 résidents du Vatican qui ont signé la pétition, sur 800 personnes qui y vivent réellement !

Le mainstream médiatique, qui dépend du pouvoir, tant financièrement que professionnellement, s'est lancé depuis une semaine dans une croisade inquisitoriale contre le Brexit fustigeant ses partisans accusés de déclencher l'apocalypse en tournant le dos à l'Europe, de vouloir revenir à un passé féodal etc...

Tour à tour les anti-brexit usent de la peur (chaos économique), de la menace (guerre civile), de la diabolisation (fascisation des pro-brexit), ou de la victimisation (de la jeunesse par exemple), pour stigmatiser le référendum britannique, jusqu'à lancer la foule contre le peuple.
La propagande mondialiste procède ici d'un même absolutisme dogmatique que celui du monothéisme romain dont elle s'inspire : "en dehors de l'église point de salut !"... et de nous menacer des pires affres en cas de mutinerie...

« Il faudrait que les journalistes cessent de mépriser leur auditoire »

Le prosélytisme journalistique de ces pitoyables "chiens de garde" du système, par la vacuité de leurs arguments et la portée de leurs jappements montrent finalement qu'ils ne sont que des chiots bâtards enchaînés à leur gamelle...

Une élite politique, devenue caste opposée au populations qu'elle veut asservir

Ce référendum britannique, dans son résultat mais encore plus dans les réactions qu'il a suscité dans les palais de l'Union Européenne et ceux de ses annexes nationales, montre que la fracture existante entre les élites politiques et les peuples est désormais devenue une ligne de front ouvertes entre dictature et rebéllions.

Rappel :

- En 1992, le Danemark refuse à 51.7% le traité de Maastricht : obligé de revoter !
- En 2000, le Danemark refuse à 53.2% de rejoindre la zone €uro : accepté !
- En 2001, l'Irlande refuse à 53.90% le traité de Nice : obligée de revoter !
- En 2003, la Suéde refuse à 56.10% de rejoindre la zone €uro : accepté !
- En 2005, la France refuse à 54.90% la constitution européenne : ignorée !
- En 2005, les Pays Bas refusent à 61.5%  la constitution européenne : ignorés !
- En 2008, l'Irlande refuse à à 53.20% le traité de Lisbonne : obligée de revoter !
- En 2015, la Grèce refuse à 61.3% le plan de redressement : ignorée !
- En 2016, les Pays Bas refusent à 61,1 % l’accord d’association entre l'UE et l’Ukraine...
En 2016, le Royaume Uni demande à 51.9% sa sortie de l'Union Européenne !

Le président allemand Joachim Gauck résume d'ailleurs cette situation et très tranquillement le 17 juin dernier :

 "Les élites ne sont pas le problème, c'est le peuple qui est le problème" 


Comment le système va t-il maintenant organiser le sauvetage de sa plantation esclavagiste européenne menacée d'un marronnage contagieux ? 
Si David Cameron, respectant la tradition politique britannique s'est formellement et publiquement engagé à respecter le vœu du peuple, (il a d'ailleurs annoncé sa démission prochaine) les autres pays européens d'ores et déjà sont entrés dans une prophylaxie dictatoriale, comme la France où le Président Hollande a refusé la demande de Marine Le Pen concernant la tenue d'un référendum sur un  "Frexit" éventuel.

Surtout il ne faut pas crier Victoire trop tôt car le Brexit n'est pas encore un essai validé et transformé et il n'est pas impossible que l'opposition cherche a imposer au minimum un second vote au niveau du parlement pour validé le référendum.

Par ailleurs, si l'on considère que les objectifs principaux de l'Union Européenne sont la dictature d'un libre marché économique, le départ du Royaume Uni ou de tout autre pays de la communauté de l'UE ne signifie pas pour autant l'abandon de grand Marché transatlantique qu'incarne par exemple le TAFTA et qui, comme l'OTAN, est indépendant de Bruxelles... 


"Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain"

De plus, la dictature étasunienne en Europe, si elle est sévèrement bousculée par le Brexit n'en n'est pas pour autant vacillante, et elle tente même d'exploiter ce résultat à son avantage en voulant souligner une division européenne qu'elle cherche à maintenir depuis des décennies.   

Le système veut nous faire croire que le progrès proposé par les projets de l'UE est bénéfique aux européens. Ceci est visible notamment dans la sémantique des discours politico-médiatiques qui dénoncent le Brexit comme une opération "anti-européenne", sous-entendu que l'Union Européenne" serait pro européenne, ce qui est très loin d'être le cas !

Or les eurosceptiques, si nous analysons leurs discours, ne se sont jamais opposés à une idée identitaire européenne, bien au contraire, mais simplement à ce montage technocratique au service des intérêts étasuniens qui se cache sous le masque d'une Union Européenne qu'il faudrait plutôt appeler UERSS.

Il leur faut donc pour ne pas être taxé de réactionnaires passéistes défendre de concert les intérêts nationaux avec le projet d'une autre Europe que celle issu du Marché commun.

Vladimir Boukovski, analyse  au regard de l'histoire soviétique l'UE

L'Union Européenne a tout simplement pris en otage les gouvernements des Etats-nations européens, en les asservissant par la dette économique et des engagements progressifs dans les réseaux militaro-industriels contrôlés par Washington.

L'adhésion des autres peuples européens à l'exemple donné par les britanniques ce 23 juin 2016 montrera autant le rejet de cette Kommandantur étasunienne installée en Europe que l'existence d'une autre Europe, bien réelle et naturelle et que confirme la relance des indépendantisme en Grande Bretagne : celle des peuples !

Erwan Castel


Le 27 juin 2016, Nigel Farage, toujours député européen, puisque la sortie du Roaume Unie de l'UE n'a pas encore été acté juridiquement, est venu faire une mise au point "vent debout" au sein du parlement européen particulièrement hostile au Brexit..




Source, le lien ici : Boulevard Voltaire

Alain de Benoist : 
Brexit : vers un effet domino en Europe ?


Alain de Benoist - 29 juin 2016
Intellectuel, philosophe et politologue
Revue Eléments

Le Brexit a retenti comme un coup de tonnerre, qui semble avoir surpris jusqu’à ses partisans. Comment en est-on arrivé là ? Et quel est le sens profond de cet événement ?

Les Anglais se sont tirés les premiers : c’est en effet un événement historique. Mais d’abord une remarque : ils n’auraient, pour commencer, jamais dû y entrer. Comme le général de Gaulle l’avait bien compris en son temps, l’Angleterre s’est toujours sentie plus proche des États-Unis (le « grand large ») que de l’Europe, où elle n’a cessé de jouer le rôle d’un cheval de Troie atlantiste et dont elle n’a jamais pleinement accepté les règles. En ce sens, le divorce met fin à un mariage qui n’avait jamais été vraiment consommé.

Les principales motivations de ce vote sont, comme on l’a déjà beaucoup dit, la question de l’immigration et surtout un sentiment d’abandon social, politique et culturel qui alimente un formidable ressentiment envers la classe politique traditionnelle et les élites mondialisées. Le vote britannique n’a, d’ailleurs, pas opposé les conservateurs et les travaillistes, mais des partisans et des adversaires du Brexit des deux camps, ce qui signifie qu’il a transcendé le clivage droite-gauche.

Notons, enfin, que les milieux libéraux étaient eux-mêmes partagés. S’ils étaient en majorité favorables au maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne, certains d’entre eux militaient quand même pour le Brexit au seul motif que l’Union européenne n’est pas encore assez acquise à l’idéal d’une dérégulation généralisée (Nigel Farage, ne l’oublions pas, est un ultra-libéral en économie). C’est là une grande différence entre la France et l’Angleterre. Si, chez nous, la majorité des libéraux reste convaincue que le but essentiel des traités européens est d’imposer les principes libéraux, à commencer par la libre circulation des biens et des services, des personnes et des capitaux, beaucoup pensent en Angleterre que le marché ne nécessite ni institutions ni traités. D’où un souverainisme dont le moteur n’est pas tant le souci d’identité nationale, l’insécurité culturelle ou la souveraineté populaire que l’insularité, liée à l’idée que les valeurs commerciales de la mer doivent primer sur les valeurs politiques, telluriques et continentales de la terre – les mêmes rêvant d’une alliance fructueuse avec le Commonwealth et les États-Unis.

Mais on ne peut comprendre le sens de ce vote qu’en le replaçant dans une perspective plus large, à savoir la révolte mondiale contre les élites autoproclamées, dont la montée des populismes ne constitue que la traduction politique la plus visible et dont le « non » au référendum de 2005 sur le projet de Constitution européenne représente le point de départ symbolique. Le Brexit est indissociable de la montée du Front national comme de celle du FPÖ en Autriche, de SYRIZA en Grèce ou Podemos en Espagne, de l’élection d’une représentante du Mouvement cinq étoiles à la mairie de Rome, des phénomènes Trump et Sanders aux États-Unis, etc. Partout, les peuples se révoltent contre une oligarchie transnationale qu’ils ne supportent plus. C’est en cela que le Brexit est essentiel : il confirme un mouvement de fond. Après des décennies d’« élargissement », nous entrons dans l’ère des sécessions.


Que va-t-il se passer maintenant ?

Contrairement à ce que l’on dit, les principales conséquences ne seront pas économiques ou financières, mais politiques. En Grande-Bretagne, où le vote a déjà ouvert une crise politique, le Brexit va provoquer une relance de l’indépendantisme écossais et ranimer le débat sur le statut de l’Ulster, voire sur celui de Gibraltar. La City de Londres va plus que jamais se recentrer sur son rôle de paradis fiscal. En Europe, où l’Union européenne reposait sur l’équilibre des trois Grands (France, Allemagne, Royaume-Uni), l’Allemagne devient la seule grande puissance dominante – elle pèse désormais presque un tiers du PIB et 40 % de l’industrie du nouvel ensemble –, mais elle perd les bénéfices qu’elle tirait de son alliance de fait avec l’Angleterre, souvent au détriment des intérêts français.

Mais c’est surtout l’effet domino, c’est-à-dire de contagion, qui va se faire sentir. Le choix des Anglais montre qu’il peut y avoir une vie après l’Union européenne – et qu’on peut concevoir l’Europe autrement. Les Slovaques, qui vont prendre ces jours-ci la présidence de l’Union européenne, sont eux-mêmes des eurosceptiques. Les opinions défavorables à l’Union européenne l’emportent déjà sur les opinions favorables en France, en Espagne et en Grèce. Dans d’autres pays, comme les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande, le Portugal, la Hongrie, voire la Pologne, d’autres référendums ne sont pas à exclure.


Est-ce le début de la déconstruction européenne ou l’amorce d’un nouveau départ ?

En théorie, le départ des Anglais pourrait permettre de relancer la construction européenne sur de meilleures bases. Mais en pratique, cela ne se produira pas. Pour « refonder l’Europe », comme certains n’hésitent pas à le dire, il faudrait déjà prendre la pleine mesure de ce qui s’est passé, c’est-à-dire comprendre ce que les citoyens ne veulent plus. Mais c’est l’inverse qui se passe, puisqu’on s’entête jour après jour à expliquer que ceux qui renâclent sont des ignorants, des ringards, des xénophobes, des vieux, etc., et que pour leur faire accepter la potion il va suffire de doubler la ration. Sidérés comme des lapins pris dans la lumière des phares, les dirigeants de l’Union européenne lèchent leurs plaies mais refusent de se remettre en question : la seule leçon qu’ils tireront de ce scrutin est qu’il faut décidément tout faire pour empêcher les peuples de s’exprimer. Qui disait que la folie consiste à refaire toujours la même chose en espérant à chaque fois obtenir des résultats différents ? Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, on va continuer à jeter de l’essence sur un feu qui finira par tout embraser.

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

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