lundi 6 juin 2016

"Du pain et des jeux"... et des matraques !



Le bras de fer qui oppose le gouvernement socialiste aux syndicats arrive à un point critique...

Celui de "l'Euro 2016", grand' messe footbalistique anesthésiant les consciences et culpabilisant celles et ceux qui lui préfèrent les libertés individuelles.

Car nous abordons ici le "saint du saint", la manifestation la plus sacrée de notre société du spectacle : le "ballon rond" !

"Panem et circenses" résumait ainsi le poète latin Juvénal lorsqu'il dénonçait le faux évergetisme du pouvoir décadent qui amusait et flattait le peuple pour détourner son attention et même s'attirer sa bienveillance. Aujourd'hui sous l'arnaque d'un discours sécuritaire populiste le stade a remplacé l'arène et les CRS les cohortes urbaines...

Il est donc probable que la loi El Khomri après avoir amalgamé ses opposants aux casseurs, surfé sur les inondations médiatiques, va maintenant pouvoir dribbler avec les lobotomisés du petit écran, en attendant que les derniers français résistants répondent à l'appel des plages ensoleillées...

Soupoudré par un petit attentat ici ou une alerte là permettant d'installer des guetteurs casqués à matraques aux créneaux de la pensée unique, nous devrions voir le calendrier des 2 prochains mois emmener tranquillement le troupeau français jusque dans l'enclos de sa servitude volontaire....

A moins que....
On a bien le droit de rêver et d'espérer !

Erwan Castel

Source, le lien ici : Le Veilleur


Loi travail : mensonges d'État 
et omerta médiatique sur les grèves en cours


 dimanche 05 juin 2016 

Le gouvernement aurait-il peur de ne pouvoir respecter les plans d'austérité imposés par Bruxelles, et ainsi révéler son impuissance à asservir les « sans dents » ? C'est ce que semblent révéler les choix éhontés de l'Élysée qui consistent aussi bien à vous mentir sur l'ampleur des grèves en cours, qu'à tenter de décrédibiliser les motivations de ce mouvement et des ouvriers qui y participent.

Comme cela est habituellement le cas en de telles circonstances, les médias officiels qui faisaient récemment leur « Une » des nombreux mouvements et manifestations combattants la loi El Khomri deviennent soudainement silencieux, saisissant l'opportunité inespérée des villes inondées et autres actualités footballistiques pour opérer leur diversion. Les actionnaires et propriétaires de ces médias étant des hommes d'affaires en faveur du patronat et proches des hautes sphères, il est bien évident qu'ils ont tout intérêt à voir ces grèves s'essouffler et disparaître.

Pour autant, aucun signe de marche arrière de la part du gouvernement, puisqu'au contraire, le Sénat durcit fortement la loi Travail, avec entre autre la fin des 35 heures et la possibilité d'augmenter le temps de travail des salariés sans rémunération en conséquence, ainsi que d'autres mesures médiévales du même acabit ! Il faut dire que la Commission européenne qui est à l'origine de cette loi, et qui entend bien nous en imposer de pires prochainement, augmente la pression sur la France. A ce propos, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a déclaré il y a peu que « Bruxelles est trop indulgente avec Paris »...

A coté de cela, les violences policières croissantes inquiètent de plus en plus (véhicules de police chargeant un cortège, manifestants et journalistes matraqués, élèves d'un collège blessés, etc.), alors qu'une justice totalitaire s'affirme en condamnant un jeune gréviste à 10 mois de prison dont 1 ferme pour avoir brûlé des pneus. Pas le moindre soucis par contre pour Emmanuel Macron qui tente d'escroquer le fisc de... 200.000 euros.

Sans surprise, Herr Wallz réclame la reprise du trafic « le plus vite possible », et pour cause puisque la coupe Euro de football est là, et que la saison estivale s'annonce mal avec des touristes réticents à affronter des manifestations et subir des pénuries et désagréments divers liés aux grèves. Vous vous dites peut être que tout va mieux puisque de nombreuses pompes à essence sont de nouveau alimentées, pourtant la production des raffineries est au minimum, et pour désamorcer la crise, il est très probable que ce sont les réserves stratégiques qui soient utilisées.

Selon l'état, ces réserves stratégiques permettraient au moins trois mois d'approvisionnement, mais il vous ment la aussi puisque ces stocks (13,7 millions de tonnes d'hydrocarbures) sont répartis de la manière suivante : 45% de gazole, 33% de brut, 9% de fuel domestique, 7% d'essence et 6% de carburéacteurs. Au vu des pourcentages, nous disposons donc d'environs 10 jours de supercarburants et de 15 jours en gazole et fioul domestique par zone, nous sommes loin des 115 jours annoncés !

Comme vous le voyez le mouvement tient bon, et pour reprendre une annonce de la CGT « il faut le maximum de pression pour gagner le retrait de la loi ». Tout n'est donc pas fini, et la façade se voulant rassurante de la part du gouvernement pourrait en fait dissimuler sa peur de voir la situation lui échapper, avec ce que cela implique. Comprenez bien qu'il est impératif pour l’État qu'il y ait un semblant de retour à la normale permettant au plus grand nombre de prendre leurs congés estivaux en totale insouciance.

La rentrée pourrait s'annoncer difficile si vous n'y prenez garde, alors continuez de soutenir les grévistes et partagez l'information autour de vous.

Le Veilleur


Total et Valls mentent, à la raffinerie de Donges, tout est à l’arrêt

Plus c’est gros, plus ça passe. C’était du moins l’intention de TOTAL et du gouvernement à la suite du « référendum » réalisé sur la raffinerie de Donges.

"Le résultat est sans ambiguïté puisque 94% des votants souhaitent reprendre l’activité"

a indiqué dans un communiqué largement repris par les médias la direction du groupe.

"Le problème pour TOTAL, c’est que s’il n’y avait que 6% des personnels pour la poursuite du mouvement, on ne comprend pas comment le site serait toujours à l’arrêt complet"

dit Christophe Hiou, secrétaire CGT du CE de la raffinerie.

"Le mensonge est trop gros. TOTAL a rameuté les cadres et les non-grévistes pour les faire voter. Et même sur cet échantillon-là, 6% n’était pas pour la reprise des activités ! En interne, d’ailleurs, la direction de TOTAL donne 70 à 80% de grévistes chez les équipes de quart, souligne Hiou. Du côté des personnels de production, notre dernière AG était à 200, et certains gars étaient de quart, parce qu’on continue à assurer la sécurité des installations. Le message était très clair : reconduction jusqu’au retrait."

Du côté du dépôt de carburant voisin, propriété du groupe Bolloré, il y a douze grévistes sur quatorze.

"Ils ne sont que deux à charger, donc la cadence est réduite. Pour ce qui est de la raffinerie, en revanche, tout est bloqué. Il n’y a ni expédition, ni chargement, ni déchargement (...) Le moral est bon et serein, mais ça ne peut pas non plus devenir une grève par procuration, prévient Hiou. Financièrement, cela fait des semaines qu’on est en grève et les gars commencent à tirer la langue. Il y a un moment où il va falloir qu’il y ait de vrais appels à reconduire, tous les jours, au niveau interprofessionnel. Pour les raffineurs, la date du 14, ça ne rime pas à grand-chose, s’il n’y a rien entre-temps. On ne va pas attendre que d’autres se décident après. Le gouvernement, d’ailleurs, est attentif à l’ensemble des mobilisations et les scrute à la loupe."

Un appel à une rencontre de l’ensemble des secteurs en lutte et en reconductible, depuis les raffineurs jusqu’aux cheminots, en passant par les travailleurs du nettoiement de plusieurs grandes villes, ceux de l’énergie et les havrais, pour que toutes et tous puissent faire entendre leur voix et porter aux directions syndicales l’exigence de la bagarre jusqu’au retrait de la loi Travail ?

"La réponse est dans la question, conclut Hiou. Quand on se met en grève, c’est jusqu’au bout. Nous c’est 24hsur 24 et sept jours sur sept"

Interview de Christophe Hiou, CGT TOTAL pour revolutionpermanente.fr

Pour la CGT Total, le mouvement tient bon, il faut le maximum de pression pour gagner le retrait de la loi

Malgré les manœuvres du gouvernement et de TOTAL, les plus grosses raffineries de l’Hexagone sont toujours à l’arrêt. « La mobilisation est toujours là », affirme Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe TOTAL. De plus, c’est non seulement la « dynamique » du mouvement qui « tient bon », mais ce sera sûrement l’arrêt d’une nouvelle raffinerie, celle de Mède, mais aussi d’autres raffineries, par manque d’approvisionnements, qui va s’imposer de fait à la direction de TOTAL.


Le gouvernement et TOTAL à la manœuvre pour briser la grève !

Quoiqu’en disent le gouvernement et TOTAL, toujours au moins 20% des stations-service sont en pénurie d’essence. Pourtant, Hollande et ses forces de police ont fait des pieds et des mains pour « débloquer » les dépôts pétroliers, comme à Fos-sur-Mer, où l’on a vu des moyens policiers impressionnants prenant d’assaut les piquets de grèves, où militants, salariés et étudiants, prêtaient main forte aux raffineurs pour maximiser l’effet de l’arrêt stratégique des raffineries. Pourtant malgré toutes ces tentatives de briser la grève,

"ce qu’on sait, de source sûre, c’est que TOTAL a de gros problèmes d’approvisionnement"

explique Eric Sellini. Ainsi malgré le déblocage de la majorité des dépôts, excepté l’un d’eux où les salariés sont en grève, l’arrêt prolongé des raffineries est clairement en train de taper dans le dur.

"A mon sens, pas de blocage particulier à cette heure, sauf un dépôt où les salariés sont en grève. Les dépôts pétroliers ont des stocks très faibles"

affirme Eric Sellini. Ainsi, malgré le discours officiel, les stratégies de TOTAL pour tenter de réapprovisionner ses stations-services sont clairement mises à mal :

"Pour continuer à faire croire que tout va bien, on sait aujourd’hui que Total utilise des stratégies inimaginables, pour produire par tous les moyens, cela au détriment même de la sécurité des salariés"

, continue-t-il.

A Donges, malgré les manœuvres de TOTAL, presque 200 salariés reconduisent la grève !

Après que le gouvernement ait fait pression pour faire travailler des non-grévistes sur le dépôt de la CIM, la direction de TOTAL, elle, tente de manœuvrer les grévistes pour leur faire reprendre le travail. A Donges, à l’arrêt depuis 15 jours et deuxième site le plus important du groupe en France après la raffinerie de Normandie, TOTAL a tenté un coup de bluff. La direction du site a organisé mercredi et jeudi une consultation de l’ensemble des salariés pour imposer de force « une reprise de l’activité ». « Malgré le vote pour une reprise de l’activité, il y a toujours une minorité qui peut entraver le redémarrage », a précisé un porte-parole du groupe TOTAL.

Mais cette propagande, bien aidée par les médias dominants, visant à décrédibiliser les grévistes, que soutient d’ailleurs la majorité de la population, est loin d’avoir réussi. En réponse, 95% des salariés grévistes sur les 200 ont voté vendredi après-midi en faveur de la reconduction de la grève illimitée de la raffinerie Total de Donges.

"En dehors de Grandpuits, toutes les raffineries tiennent bon, et ont reconduit la grève : à Donges pour une semaine, à la raffinerie de Normandie pour 3 ou 4 jours. A la raffinerie de Mède la reconduction se fait toutes les huit heures. A Feyzin, il n’y a pas encore eu d’Assemblée Générale. Celle-ci se tiendra lundi ou mardi. La mobilisation est toujours là !"

, affirme Eric Sellini.

« Le vote à Grandpuits n’aurait jamais dû avoir lieu »

A Grandpuits, la direction du site a cependant réussi à manœuvrer. Selon Eric Sellini,

"le vote à Grandpuits n’aurait jamais dû avoir lieu. Les organisations syndicales ont été impressionnées par la direction et ont fait participer les non-grévistes à l’Assemblée Générale, alors même qu’il y a une majorité de grévistes dans les ouvriers de l’exploitation"

Pourtant, malgré les manœuvres de la direction, le site de Grandpuits pourrait bien ne pas reprendre, en effet, la raffinerie pourrait bien manquer de matière première à raffiner.

"La CIM, essentielle pour l’alimentation des raffineries, est en grève jusqu’à lundi, ce qui va vite poser des problèmes côté Seine et notamment à Grandpuits où, même si la grève s’est arrêtée, il n’y aura pas de pétrole brut."

explique Eric Sellini. Ce sera aussi potentiellement le cas de la raffinerie d’Esso à port Gérôme près de Rouen.

"Si la raffinerie de Grandpuits ne reprenait pas, il n’y aurait plus d’essence en région parisienne, pas plus que du gasoil."

précise Eric Sellini, qui conclut

"On n’est clairement pas dans une situation aussi calme que veulent le faire croire le gouvernement et le pétrolier"

A la Mède, la direction impose de fait le non arrêt des unités au détriment de la sécurité !


A la Mède, la raffinerie de Total est en grève, mais n’est pas à l’arrêt et tourne au ralenti.

"Ça continue de produire, mais aucun produit ne sort de la raffinerie"

affirme Eric Sellini. Cette décision des salariés grévistes de la Mède de ne pas arrêter les unités visaient à

"préserver l’outil de travail qui se trouve dans un état déplorable par manque d’investissements massifs, et est utilisé par plus de 30% d’intérimaires (premier poste sur un site Seveso, situation précaire, formations écourtées...)"

explique Frédéric Ambrosio de la CGT dans un communiqué. C’est dans « une vision responsable » de maintien de l’outil de production que « les salariés en lutte, avec la CGT » ont décidé de bloquer la production de la raffinerie en empêchant la sortie de tout produit fini.

Pourtant les bacs qui permettent de stocker le produit raffiné vont bientôt être pleins, « et la raffinerie va devoir s’arrêter », explique Eric Sellini. Or, afin d’arrêter complètement les unités, il est nécessaire de faire sortir des produits des bacs. Ainsi pour éviter d’endommager l’outil de production qui se trouve dans un état déplorable, les salariés et la CGT ont proposé à la direction une alternative :

"soit envoyer les produits finis vers des dépôts de stockage non commerciaux, soit charger un bateau non destiné au marché français"

ce que refuse catégoriquement la direction du site, ce qui prouve une fois de plus, le mépris non seulement envers les salariés mais aussi envers l’outil de production.


La raffinerie de la Mède bientôt à l’arrêt ?

Pourtant,

"En début de semaine prochaine, soit il n’y aura plus de place, soit il n’y aura plus de brut à distiller. Les approvisionnements en pétrole brut sont stoppés"

explique Eric Sellini. Face à la direction qui refuse toute solution,

"les salariés en lutte avec la CGT n’excluent pas dorénavant d’arrêter les unités », explique Ambrosio. « De fait, la direction les expose à un arrêt des unités sans préparation, créant un danger grave pour le personnel ainsi que pour les riverains"

ajoute-t-il. Ainsi la direction de TOTAL tente le tout pour le tout pour briser la grève, faisant fi de la sécurité des salariés, ou encore de l’outil de production. Pourtant, quelle que soit l’issue, l’arrêt total des unités se profile, d’autant que

"la société qui s’occupe du déchargement des bateaux pétroliers, de la livraison du produit brut, du chargement des produits, est en grève illimitée. Sans approvisionnement, la raffinerie n’aura plus de brut"

explique Eric Sellini. En effet, la CGT de Fluxel, opérateur privé qui gère les terminaux pétroliers du Grand port maritime de Marseille (GPMM), à Fos-sur-Mer et Lavera (Bouches-du-Rhône), est toujours en grève illimitée contre la loi travail.


« Les grévistes iront jusqu’au bout ! »

Quelles que soient les manœuvres du gouvernement, qui n’hésite pas à utiliser l’arme répressive pour briser la grève des raffineurs, ceux-ci tiennent bon. Et ce, d’autant que le gouvernement a beaucoup puisé dans ses réserves stratégiques pour faire mine de « rétablir » l’approvisionnement. Le gouvernement tente à tout prix de circonscrire le mouvement de grève, comme cela s’illustre notamment à la raffinerie Exxon Mobil de Notre-Dame-de-Gravenchon, où la police a pour mission de garder les accès en permanence pour éviter que des militants contre la loi travail tractent ou essaient de convaincre leurs collègues non-grévistes. Il est clair que, malgré son discours de façade, le gouvernement est aux abois.

La direction de Total, elle aussi manœuvre, sans pour autant réussir à briser la dynamique de la grève, qui rentre aujourd’hui dans une phase décisive. Ainsi, « le mouvement tient bon, toujours la même dynamique : exercer le maximum de pression pour imposer le retrait de la loi ». C’est aussi la détermination des grévistes qui est plus que d’actualité. Eric Sellini affirme que

"les salariés en grève sont plus déterminés que jamais. Compte tenu de toutes les cabales de la direction de Total, du référendum avec des non-grévistes, de l’imposition des non-grévistes pour faire redémarrer l’outil de production, on va jusqu’au bout ! Les grévistes iront jusqu’au bout !"

Par Damien Bernard pour revolutionpermanente.fr

Par Le-veilleur - 
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